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Commentaire de Étirév

sur La construction du personnage de Jésus


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Étirév 29 mars 21:59

LE NOM DU MESSIE MASCULIN
Judas le Galiléen avait entrepris de représenter la Divinité sous la forme masculine de Caïn. Mais ce nom était mal vu ; il en existait un autre qui avait eu une destinée plus heureuse ; c’était celui d’Esaü, le mâle premier-né, qui s’écrivait souvent J-eseus. L’iod qui précède est le signe de la masculinité. Il était devenu Æsus chez les Celtes, puis Hésus ou Hiésous (Æsus contient les mêmes lettres qu’Esaù).
Hésus (terrible en celtique) représentait le principe mâle ; on en avait fait le Dieu de la guerre chez les Gaulois ; il régnait à Lutèce. C’est surtout par des sacrifices humains qu’on l’honorait.
On le représente à demi-nu, une hache à la main.
Ce Dieu avait été introduit chez les Romains, qui l’avaient associé à Jupiter et à Vulcain. C’était une maxime des Romains qu’il y a en tout Dieu quelque chose de divin. En acceptant Hésus, ils le mirent dans leur Panthéon à côté de Mithra et de Sérapis.
Le nom de Jésus n’est que la forme ultime du Jeseus des Juifs ou du Hésus des Gaulois, nom modifié suivant les langues parlées dans les divers pays, mais qui garde partout sa signification symbolisant le sexe masculin.
Ce nom qui va entrer dans l’histoire d’un cycle nouveau a pu être pris dans sa forme juive, « Jeseus », il a pu être pris dans sa forme celtique, « Hésus ». Dans cette dernière conjecture, il est facile de comprendre comment ce nom est descendu de la Gaule en Orient.
Quelques siècles avant l’ère actuelle, les Gaulois s’étaient répandus partout : dans le Nord jusqu’en Irlande, dans la haute Italie, sur la rive droite du Danube où ils avaient fondé la Galicie ; de là ils étaient descendus en Macédoine, en Thrace et en Thessalie. Ils avaient fondé en Asie Mineure la « Nouvelle Gaule », et ce sont eux qu’on appelait les Galates. Ils étaient certainement, à cette époque, « ceux qu’on imite ». Or Judas, qui cherche un nom pour le Dieu mâle, est Gaulonite, c’est-à-dire partisans des dieux gaulois. A Lutèce, les masculinistes juraient par Hésus, tandis que les féministes juraient par Isis. La lutte de sexes était partout. Et l’on sait que c’est de là qu’est venu le mot Parisis (d’où Paris).
« Le nom de Jésus, dit Burnouf, était un symbole obscur. »
Pour accentuer le caractère mâle de ce Dieu, on mettait souvent le J (lettre idéographique comme l’iod des Hébreux), qui indique le sexe mâle, devant l’H, et on écrivait Jhésus. Ou bien on faisait de la première branche de l’H, un J. C’est ainsi, avec une croix au-dessus de l’H, qu’on écrit le monogramme de Jésus dans tout le moyen âge.
Remarquons que bien des noms qui commencent par un H finissent par s’écrire avec un J, tel Hiéronymos, Jérôme. On annexait le I, signe mâle, aux noms auxquels on voulait donner un caractère hermaphrodite. C’est ainsi que de Hévah on fit Jehévah ou Jéhovah.
Ceux qui ont voulu donner à la légende chrétienne une origine hébraïque ont dit que Jésus était la forme grecque de l’hébreu Jeshua, contraction de Jehoshua, « celui dont Hévah est le secours ». Ce nom peut être lui-même une forme de l’ancien Eseus.
On a aussi rapproché Jésus de Jehoshua (sauveur), nom porté par le fils de Josedech, qui fut le premier Grand-Prêtre des Juifs après la captivité et qui releva le temple de Jérusalem avec Zorobabel (535-516), et on le rapproche aussi du nom du fils de Sirach sous le pontificat de Simon 1er (303-284). Mais ces rapprochements n’ont été faits qu’après le Christianime. Ce n’est ni hébreu ni en syriaque que ce nom a d’abord été trouvé, c’est en grec dans les Epîtres de Paul où il est écrit : Ἰησοῦς (Iesoûs).
D’autre part, l’historien Josèphe nous dit que Jason signifie Jésus.
Or Jason est le nom d’un chef de la Synagogue de Thessalonique qui hébergea l’apôtre Paul et ses compagnons lors de leur passage dans cette ville où Jason est présenté comme le parent de Paul. Ce personnage aurait causé une grande sédition parmi les Juifs qui le traînèrent devant les magistrats. Il ne serait pas étonnant que certains épisodes de sa vie et de sa révolte aient servi à faire la légende de Jésus.
Si le mot Jason se confond avec Jésus (Iêsous), c’est parce qu’il vient aussi de Esaû, nom qui est souvent rendu par Edom ou Adon (qui en hébreu veut dire roux). En y annexant le iod masculinisant, on fait Jadon, que les Grecs prononcent Jason comme de Theos ils font Sios, et de Jadon on fait Jodom, Jod, d’où God.
Quoi qu’il en soit, ce nom représentait collectivement le sexe mâle comme le nom de Christ représentait collectivement le sexe féminin.
La substitution du principe masculin à la Divinité féminine, Hévah, la Mère des vivants, n’avait pas encore été osée chez les Juifs qui gardaient toujours un secret respect pour leur grande Déesse, quoiqu’ils ne la nommassent plus ; leur révolte n’avait pas été jusque-là, si ce n’est, cependant, quand ils avaient essayé d’introduire le culte d’Adonaï, dont le nom vient aussi de Edom ou Adon.
A côté de l’audace de Judas le Galiléen, qui fonda une secte nouvelle en face de celle des premiers Chrétiens et osa lui donner comme Dieu le traître Caïn, à côté de l’audace de Paul, qui, reprenant ce système, va donner le nom de « Iêsous » à celui dont il va faire un sauveur, les premiers Chrétiens tant persécutés n’apparaissent plus que comme des gens qui font des choses sans importance, et l’on parle de leur doctrine avec mépris, on dit : « C’est de la Saint-Jean », ce qui veut dire : « C’est un mouvement empreint de la naïveté et de la timidité féminine ». Les nouveaux apôtres qui s’élevaient à ce moment allaient leur montrer jusqu’où on pouvait aller dans l’audace. Leur état d’esprit nous est révélé par le rôle qu’ils vont donner à Johana (devenue Saint-Jean) qu’on ne pouvait pas supprimer de l’histoire. Quand on fera d’elle Jean-Baptiste, le précurseur, on lui fera dire que celui qui LE suivrait serait plus puissant que LUI et qu’il ne serait pas digne de dénouer les cordons de ses souliers. L’orgueil de ceux qui parlèrent ainsi nous dénonce leur état mental.

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