@Gollum
En fait, tu critiques quelque chose que tu ignores, ou plus exactement, c’est ce que tu imagines de ce que tu ignores que tu critiques, donc bon. Qu’est-ce que ça vaut ?
Tu parles de l’Asie qui a su marier les contraires dans un système unifié et tu prêtes à notre culture de s’accrocher à une forme de dualisme.
Mais penches-toi, par exemple, sur la "logique modale aléthique". Elle se compose de 4 entités antagonistes deux à deux : le nécessaire et le contingent d’une part, et le possible et l’impossible d’autre part, ces 4 concepts étant liés les uns aux autres dans un système unifié. Nous sommes donc fort loin du dualisme que tu prétends voir chez nous.
On a cela chez Leibniz, où deux genres de vérité sont distinguées : les vérités nécessaires, et les vérités contingentes.
Pour une vérité nécessaire, l’opposé est impossible : Une vérité nécessaire est un objet interne de l’entendement divin (Par exemple : une loi physique de la nature)
Pour une vérité contingente, l’opposé est possible : Une vérité contingente est le résultat de la volonté divine, qui se fonde sur le choix du meilleur (vais-je croiser mon voisin demain matin ?)
Ainsi, la modalité contingente contient tout ce qui est dynamique, ce qui peut être ou ne peut pas être : Présence de Dieu ou absence de Dieu ; lumière ou Ténèbre ; Bien ou mal ; vrai ou faux.
De plus, dans une contingence, Dieu ne peut être présent qu’en partie seulement. Sous tel aspect il est présent, mais sous tel autre, il est absent. Il est facile de se méprendre dans l’analyse d’une contingence. On peut croire que Dieu est présent sous tel aspect, et faire un système en conséquence, croyant détenir ainsi un recette empirique opérationnelle. Mais tout échec doit alors immédiatement nous ramener à la raison : Manifestement, Dieu n’était pas présent là où on l’a cru...
Je prends ce dernier point comme la cause de l’échec des idéologies systématiques de notre temps moderne : Tout prendre, y compris les vérités contingentes, sous l’angle des vérités nécessaires, que ce soit par feinte pour les tyrans ou par ignorance pour les autres. Le Communisme, le néo-libéralisme, le progressisme,..etc ont eu leurs heures de gloire, mais leur temps est passé, ces recettes ne marchent plus.
L’écoute des vérités contingentes est l’art de rester en vie. C’est pouvoir rester en alerte et attentifs aux signaux divins, issus du moteur de l’univers. Maîtriser la science, c’est-à-dire comprendre les lois de la nécessité, c’est important. Mais ça ne suffit pas. La science n’a jamais été aussi haut, et la société s’effondre.
Nous avons aussi à savoir régler notre volonté sur le choix du meilleur. Or ce meilleur n’est pas dans l’application automatique d’une pensée systématique à tous les aspects de l’existence. L’esprit de système qu’il soit "démocratisme", "socialisme", "libéralisme", "progressisme", "transhumanisme", c’est la mort de la pensée véritable.
On le voit bien aujourd’hui : Ce "magique" système de la démocratie élective fondé sur des partis est en échec. C’est bien la preuve qu’il ne permet pas toujours de produire un gouvernement, contrairement aux grandes théories politiques que l’on nous foutu sous le crâne. Même l’astuce progressiste de mettre en avant une femme noire ne fonctionne pas pour sauver la théorie, c’est dire...
Mais non, ils vont encore nous dire que c’est le meilleur de tous les systèmes, et ils vont encore faire la morale au monde entiers du haut de leur excellence morale. Ils ont de la merde dans les yeux, ils ne voit que leurs cours de science-politiques mais ils ne savent plus regarder la réalité, qui pourtant saute au yeux de n’importe quel ignare de leur science.
Mais leur science, qu’ils prétendent "loi de nécessité", n’est qu’une recette empirique tirée d’un ensemble de contingences. D’autres contingences, qui eurent été possibles, ils en auraient tirés d’autres recettes, d’autres pseudo-lois, aux fondements radicalement opposés, qu’ils auraient pourtant tout autant clamées comme nécessaires et indépassables.
Bref, mon cher Gollum, cela fait bien 10 ans que tu traîne tes guêtres par ici, en critiquant le christianisme au moyen-âge. Mais tu n’as toujours pas lu un seul ouvrage des auteurs scolastiques, pas plus que tu ne t’es honnêtement penché
sur les débats qui ont animés cette époque. Je te le redis, ces débats sont bien plus complexes et variés que ce que tu ne crois (et certainement pas réductible à un dualisme...)