@ffi
Non le christianisme est bel et bien un manichéisme même s’il prétend le contraire.
Il y a bien deux mondes opposés : celui du bien et celui du mal et ils resteront opposés malgré la Parousie qui ne réunifie rien du tout.
Et ça aboutit à ça :
Augustin est donc « manichéen » à sa manière, si l’on réduit le Manichéisme à la coexistence de deux absolus inconciliables. Car pour lui, le monde se divise en deux : il y a la Vérité d’un côté, et l’erreur de l’autre, et entre les deux, il n’y a pas de milieu. Il faut donc convertir les hérétiques, par la persuasion, si possible, sinon par le glaive. Ce qui est contraire à la non-violence évangélique. Saint Augustin a élaboré, dans un contexte historique précis, une idéologie qui a pesé très lourd sur quinze siècles de Christianisme. Grâce au concept de péché originel, l’Église a pu développer, principalement au Moyen-Age, les germes de totalitarisme potentiellement présents dans l’ecclésiologie augustinienne. Elle disposait d’un outil conceptuel qui lui a permis d’exercer un pouvoir sur les consciences en les menaçant des peines infernales en cas de désobéissance. Ainsi l’Église et l’État pouvaient-ils veiller ensemble au maintien de la paix civile. Autrement dit, un système clérical a été mis en place et a fonctionné avec ses tribunaux, ses prisons et ses bûchers, comme une puissance temporelle.
Le Monisme c’est autre chose. Il n’y a plus de dualité à partir d’un certain niveau de réalité, les contraires cessant d’être ennemis pour devenir des alliés en définitive, et seule l’Asie a été capable de conceptualiser un tel point de vue.
Dans le christianisme les dualités ne sont pas abolies.