@Candide
Moi en ce qui me concerne, je ne parlerai pas
de nature humaine mais vous n’avez pas tort sur le principe, la rhétorique est
une arme séduisante, d’innombrables princes se sont fait séduire par les
flatteurs et d’innombrables peuples se sont fait séduire par des démagogues, c’est
ainsi, c’ est une fatalité de la politique.
Mais le but n’est pas de créer un monde
parfait (ce que vous ne dites pas , je m’exprime de façon générale) mais de
faire ce que l’on peut avec le monde qui se présente à nous.
De cette perspective vient l’adage
machiavélien « le choix en politique n’est pas entre le bien et le mal
mais entre le pire et le moindre mal ».
Pour ce qui est de la démocratie, si on
utilise ce terme stricto sensu, je ne suis pas démocrate et je pense même qu’on
ne peut pas l’être en restant pragmatique, l’oligarchie est une condition
indépassable de l’Etat moderne comme
je l’explique dans cet article.
Le moindre mal est donc selon moi :
-de doter les gouvernés de véritables capacité de contrôle sur leurs dirigeants ( et bien entendu de laisser les gouvernés s’exprimer très
ponctuellement via le référendum d’initiative citoyenne ).
-de restreindre le corps des citoyens pour minimiser (et non faire disparaitre car
ce n’est pas possible) l’effet ochlocratique dont vous parlez. La citoyenneté n’est donc plus un droit automatique
qui s’acquiert dès la majorité mais devrait se concevoir plutôt comme un
ensemble de devoir à remplir au service du Bien Public. Cette restriction se fonde sur la volonté de participer à la
gestion de la chose publique : la
citoyenneté n’est pas une caste fermée dépendant d’aptitudes, de capacités
particulières ou du patrimoine génétique, les citoyens sont simplement ceux qui
ont la volonté de donner de leur temps pour s’occuper des affaires publiques.
Tout civil peut devenir citoyen dès s’il le souhaite et idem pour
tout citoyen souhaitant redevenir civil, le passage d’un statut à l’autre doit
être libre et reposer uniquement sur la volonté d’engagement à servir la chose
publique.
Ainsi d’un coté on a des contrepouvoirs populaires pour
minimiser les dérives oligarchiques et de l’autre la restriction du corps des
citoyens pour minimiser les dérives ochlocratiques.