@Éric Guéguen
-Ce que je veux dire, c’est qu’à partir du moment
où l’on mandate quelqu’un et qu’on n’est pas capable de faire soi-même ce qu’on
lui demande de faire, on se rend en quelque sorte esclave de sa prestation...
------> Mais vous savez bien que cela fait partie des paramètres inhérents à la politique, c’est un grand
classique.
Cela s’applique d’ailleurs
aux monarques souverains : ils délèguent des mandataires qui sont capables
de faire ce qu’eux mêmes ne savent pas faire. Le monarque est dépendant de ses
dépendants et le pouvoir passe à des
puissants, détenteurs de principes de puissance différents (religieux,
bureaucratique, juridique, économique, locaux etc), qui forment un réseau
d’interdépendance à l’origine des décisions étatiques.
Donc la question est
ailleurs : dans la capacité à contrôler ces acteurs, voir à les révoquer
si nécessaire.
-Et puis qui dit souveraineté dit volonté ferme. Est-ce que l’objet
"peuple" a une volonté ferme ? Pas du tout.
------> C’est là qu’il
faut distinguer la masse des institutions.
Les masses n’ont aucune volonté,
je suis bien d’accord. Mais le peuple peut exprimer par l’intermédiaire d’institutions
une volonté ferme de la même manière qu’un roi faible peut exprimer une volonté
ferme par l’intermédiaire des institutions, cas de figure que l’on retrouve un
peu partout dans le monde à différentes époques.
Mais on en a déjà discuté
je crois, je ne fais pas confiance aux hommes aussi vertueux et fermes soient ils,
je fais par contre confiance aux bonnes institutions malgré leurs imperfections.
-Or nos représentants sont passés maîtres dans l’art de savoir par quel
bout prendre cette volonté éparse, et d’aguicher les majorités.
------> C’est aussi une
question institutionnelle : est ce que c’est possible avec n’importe
quelles institutions (ou du moins avec la même intensité ) ? La réponse est non.