Je manque de mots pour exprimer le dégoût que m’inspire cet homme si
c’en est un. D’abord dans le ton, il y a cette manière d’appeler le
président syrien par son prénom, genre on est intimes, proches : « mon
p’tit Bachar », je vais te faire liquider comme ton pote Mouammar. La
dérision du ton rend l’horreur de la perspective ironique et encore plus
ignoble si possible. Un peu comme le loup qui se déguise en grand-mère
pour révéler petit à petit ses grandes dents, mais toujours avec ce ton
mielleux du malade sadique et psychopathe.
La légèreté se
poursuit avec l’assurance de certitudes qui ne peuvent qu’être fausses
en l’absence de preuves qu’on n’aurait pas manqué de fournir au public
si elles existaient. La mission de l’ONU n’est même pas terminée, et
RIEN ne prouve que c’est bien le régime qui fit usage de ce qui semble
être — bien que certains semblent en douter — des armes chimiques. On
nous parle d’ailleurs tout naturellement d’une intervention hors du
cadre de l’ONU, comme ça, léger, facile, alors que rien n’autorise ce
genre d’ingérence : et si la Chine décidait d’attaquer Israël, que
dirait-on ? Et puis, il y a ceci
que nous rappelle Europe 1 : elle a bon dos, l’indignation face à de
telles pratiques. Bien sûr que c’est immonde, et on ne se prive pas de
nous le montrer avec des photos de victimes innocentes, d’enfants même.
Mais on se garde bien de nous rappeler aussi ce que disait Mme Albright à propos des petits irakiens.
L’attitude
de M. Fabius me donne la gerbe, littéralement et pardon pour la
vulgarité. L’horreur est en place mais on sait très bien, aussi, qui lui
a permis de s’installer ; qui "fournit" les rebelles en matériel "non
létal" et les pilote depuis le début ; qui a "boycotté" les élections
législatives l’an dernier plutôt que de laisser s’exprimer le peuple
syrien ; qui persiste à vouloir déboulonner « Bachar » alors même que
plusieurs sources récentes concordent à dire que le peuple le soutient
majoritairement ; qui a déjà choisi son successeur, un brave Frère
Musulman d’origine syrienne ayant émigré aux USA et y vivant depuis
lors, sans demander à aucun instant l’avis du peuple syrien. Pour la
démocratie et les droits humains de Monster Madge.
L’horreur est
déjà là mais le pire reste à venir, et l’on sait très bien, aussi, qui
sont ces rebelles : des fanatiques religieux, les mêmes que ceux qu’on a
installés en Libye et qui se lancèrent dans une redoutable chasse aux
nègres après s’être auto-amnistiés pour les crimes commis au nom de leur
rébellion. Les mêmes dont la première déclaration publique affirma leur
volonté de restaurer la charia, interdisant — et c’est l’exemple
qu’eux-mêmes donnèrent — le divorce et autorisant de nouveau la
polygamie. Les mêmes qui, incapables de se fédérer, firent éclater ce
pays jadis fort et progressiste, en autant d’entités qu’il compte de
petits dictateurs tribaux, chacun faisant régner sa terreur à sa guise.
Et le peuple trinque : persécutions, lynchages, camps. Les Français
stupides croient que l’affaire est terminée : le dictateur est mort, le
peuple libéré. Pour les Libyens en revanche, elle ne fait que commencer.
Et
c’est la même chose qu’on nous ressert avec « Bachar », la même
perspective horrifiante à moyen terme... quand les rebelles auront pris
le pouvoir, on retrouvera sans doute les mêmes mécanismes d’éclatement
avec, en fond, le doux cri des minorités que l’on massacre. Et
l’Occident fera la même chose qu’en Libye : il laissera ces gens se
faire massacrer par des coupables qu’on identifiera cette fois-ci
clairement puisqu’il n’y aura plus alors de "régime" à incriminer, se
contentera d’évacuer ses ressortissants, ses diplomates, ses troupes et
de mettre tout ce petit monde à l’abri. Peut-être même qu’on fera du
commerce avec les rebelles : leur vendre des couteaux spécialement
conçus pour égorger les non-musulmans serait un excellent point de
départ pour créer du lien.
Ceci pour le peuple syrien, c’est
déjà lourd... mais ce sourire en coin de Fabius quand on sait quelles
sont les positions de la Russie, de la Chine, de l’Iran bien sûr et
d’autres autour de la zone, et qu’on mesure le risque d’embrasement
mondial, au propre, au figuré, le tout sur fond d’une crise économique
avec la perspective d’un effondrement global imminent, donc règlement de
"comptes" au propre comme (encore) au figuré, déstabilisation des
rapports diplomatiques liés au commerce, dettes insolvables etc. — le
spectre d’une ultime guerre mondiale est bien là. Toutes les conditions
semblent réunies et on en rajoute. Et Fabius content d’y aller, sûr de
lui, sourire en coin. Et « la France est une nation souveraine, madame »,
et vas-y que je pouffe de rire comme si c’était drôle, comme si c’était
vrai, comme si la France faisait le poids, qu’elle était unie, qu’elle
n’était pas proche d’éclater de l’intérieur.
Bref, j’arrête là
parce que c’est déjà bien trop long... mais ça me dégoûte, vraiment. Ce
type nous emmène droit dans le mur et il le fait avec une sûre
arrogance, sachant très bien ce qu’il en est, mentant plus vite même
qu’il ne respire, juste incroyable d’hypocrisie et de lâcheté. Et je le
dis d’autant plus librement que j’ai grandi dans une culture de "gauche"
à l’époque où cela semblait encore avoir un sens, et qu’on disait ce
type brillant dans mon entourage. P’tèt même qu’il deviendra président,
il a les compétences. Je ne ferai pas insulte à son intelligence dont je
ne doute pas d’ailleurs, mais aujourd’hui j’en suis à me dire qu’il
"brille" certes — mais plus à la manière d’une certaine étoile noire.
Les entreprises se plaignent de ne plus y arriver et l’État leur donne des contrats aidés dont il prend en charge parfois jusqu’à 100% du coût voire au-delà (= payés pour embaucher) dans le cadre de certains de ces dispositifs. Résultat ? Les gentils entrepreneurs seuls à porter le monde sur leurs épaules (à les entendre) se plaignent que ça leur coûte encore des impôts. On devrait faire une taxe applicable à tous les gueux, mais pas aux "patrons", dans le but de financer la main-d’œuvre qui les enrichit. Ou bien faire payer ceux qui le souhaitent pour avoir le privilège de bosser pour eux et produire des biens ou services pour leur seule gloire (plus personne à terme ne devant pouvoir se les offrir). Je ne vois pas d’autre moyen pour qu’ils arrêtent enfin de se plaindre : donnons-leur tout et qu’on en finisse !
Je plussoie aussi les précisions de Wesson :) apparemment sur les traces
de la belle Abby depuis longtemps. Quel hôtel en Espagne ? :p
Je comprends mieux le pourquoi avec Larry Flint.
C’est
bon de savoir que la "dissidence" médiatique dispose de moyens à la
hauteur de l’enjeu. Parce qu’il y a du boulot que c’en est désespérant
pour rétablir certaines vérités et les faire entendre.
C’est bon
aussi de voir que certains parmi les américains, et certains
"qualifiés", de plus en plus se réveillent et disent ce qu’ils pensent.
Bientôt le mariage de Martin et Snowden en vue de donner naissance à
l’antéchrist ?