@guepe
-Ca doit etre parce que je suis entrain d’étudier les idées libérales (
mais pas à la Macron) que je trouve intéressante et qu’ils ont une dent contre
Chavez lol. Bon j’avoue, j’ai un peu forcé le trait en me relisant.
------> Je me
disais bien. 
Oui les idées libérales sont très intéressantes après comme
dans chaque famille idéologique il y’a des qualités et des défauts et la
tendance de toutes les constructions idéologiques, c’est une forme de raideur dogmatique,
les libéraux ne sont pas épargnés.
Effectivement, ils ont une dent contre Chavez et ça part d’un
dogme : socialisme = mal , Chavez = socialiste donc Chavez = mal.
Quel que soit le problème que rencontrera le Venezuela, ce sera forcément la
faute au socialisme, le jour ou un ouragan dévastera le pays le responsable est tout trouvé : le socialisme. 
La vérité, c’est qu’entre 1999 et 2015 la production dans le
secteur privé a augmenté en moyenne de 35 % et la valeur ajoutée par les institutions
financières a explosé de 375 %. Sur 28.222 unités économiques correspondant en 2015 à
l’activité industrielle, seules 363, soit 1,2 % sont aux mains du secteur public.
C’est tout de même un drôle de socialisme. 
Non au-delà des discours enflammés de Chavez, le Venezuela n’a jamais été un Etat
socialiste (et c’est ce que reproche la gauche vénézuélienne à la politique de Chavez)
mais une économie mixte et pour connaitre l’intention de la révolution bolivarienne
en matière économique, il suffit de lire la constitution : « L’État, conjointement avec
l’initiative privée, encouragera le développement économique national… ». Dans
les principes théoriques, l’Etat devait agir dans le strict respect de l’état
de droit et de l’économie de marché où celui-ci, en tant qu’État il participe. Dans
la pratique, Chavez a construit un Etat fort qui se réservait l’activité pétrolière
et les autres industries d’intérêt public ou stratégique mais en dehors, la liberté d’entreprise, la libre
concurrence et la propriété privée était respectée.
Ce que les cercles libéraux et néolibéraux n’ont pas
supporté avec Chavez, c’est la redistribution de la rente pétrolière vers une
classe populaire (la majorité de la population) qui vivait dans l’indigence. C’est
ça qui les met en colère et qu’ils appellent « socialisme ». Je te conseillerai lorsque tu auras finit d’étudier
les idées libérales d’étudier les idées socialistes et tu constateras que la
politique de Chavez ne pouvait pas être qualifiée de socialiste. Le vilain socialisme qui est responsable de
tout a bon dos. 
Pour ce qui est de l’interventionnisme américain , il suffit
d’étudier le rôle qu’ont joué les Etats unis à l’arrivée de Chavez , pendant le
coup d’Etat de 2002 , pendant les émeutes de 2014 , d’étudier les structures financée
par les USA qui ont été mises en place qui existent toujours et qui sont extrêmement
actives de s’intéresser à l’opposition vénézuélienne
et à ses liens avec la puissance américaine , et actuellement d’écouter et de
lire les déclarations du département d’Etat ou de la CIA , eux ne se cachent
pas d’œuvrer à un « régime change » au Venezuela , c’est ahurissant
que les médias occidentaux arrivent à le nier pendant que les concernés le
revendiquent ouvertement. 
Que les USA œuvrent à changer de régime au Venezuela n’est même
pas une question en fait, il suffit simplement de s’informer un peu de la
situation.
Mais comme je le dis à plusieurs reprises plus haut, tous
les problèmes du Venezuela ne peuvent pas se réduire à l’interventionnisme
américain ( tu vois , je ne suis pas caricatural
) , il y ‘ a des
problèmes endogènes spécifique à la structure économique vénézuélienne et le nier ne serait pas sérieux.
Lorsque Chavez était arrivé au pouvoir , 85 , 8 % de la
valeur des exportation provient du pétrole et ce secteur constituait à peu près
50 % des recettes budgétaires ( c’est lié à un contexte historique très intéressant
à analyser mais qui serait trop long à décrire ici). Le mec n’était pas plus
con que toi et moi, tu penses vraiment qu’il n’a pas pensé à diversifier l’économie
vénézuélienne parce que c’est un cro méchant socialiste aux dents aiguisées qui
ne pensait que par idéologie ?
Ca c’est des conneries de libéraux, il faut savoir que la diversification de
l’économie était au premier rang de ses priorités. Alors que s’est –il passé ?
Il a fait passé deux lois, l’une qui permettait de récupérer le contrôle politique et économique sur la
PDVSA ( qui était aux mains d’un conglomérat d’aventurier qui se redistribuait
la rente ) et l’autre une réforme
agraire qui devait fournir une sécurité agroalimentaire aux paysans. C’est là
que ses problèmes ont commencés et ils se sont soldés par la tentative de coup
d’Etat de 2002 qui s’est déroulé avec le soutien étatsunien et qui a
échoué grâce à une mobilisation populaire et à la garde présidentielle. Juste
après ce coup d’Etat, il y’a eu la grève pétrolière patronale (toujours avec l’appui
US ) avec les mêmes pénuries en biens alimentaires de base que le pays connait
aujourd’hui et qui a couté 20 milliards de dollars et une remonté spectaculaire
du chômage et de la pauvreté.
A partir de ce moment là, il y’a plusieurs calculs qui sont entrés
en compte notamment la nécessité politique de redistribuer aux classes
populaires la rente pétrolière dopée grâce à la politique
de contrôle des prix au sein de l’OPEP qui a permit d’augmenter et de
stabiliser les couts du baril , car sans cela , en cas de nouveau trouble
social ou de coup d’Etat, ces classes populaires qui l’avaient sauvé la
première fois ne l’auraient pas soutenu. C’est comme ça que son projet
initial de diversification de l’économie a été mit aux oubliettes (l’urgence était
à présent de sortir la classe populaire de la misère pour s’assurer son soutien
politique et de vaincre ses ennemis intérieurs). C’est ce qui va permettre une
augmentation du niveau de vie de la population, les politiques sanitaires, de scolarisation,
de logement mais qui va aussi accentuer la corruption, le népotisme, la
criminalité. A la fin de sa gouvernance, ce projet était redevenu sa priorité
mais sa mort ne lui a pas laissé le temps d’entamer sa réalisation.