@Valyria Tanit
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La fertilisation de la terre se passe à Dilmun, dans Enki et
Ninhursag, c’est-à dire à Bahreïn ou peut-être au Koweït.
Par contre l’Eden, ou Edinu en Akkadien, est sans doute
localisé à Bit-Adini, une région Assyrienne entre le Tigre et l’Euphrate. https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1981_num_58_3_6739#syria_0039-7946_1981_num_58_3_T1_0324_0000
Le récit biblique raconte qu’Abraham est justement né à Ur,
parti ensuite s’installer à Canaan. L’Eden, le paradis perdu la Genèse fait
sans doute écho à la mythique région de Sumer pour les hébreux de Canaan partis
s’installer à Babylone après la prise des royaumes d’Israël et Juda par
Nabuchodonosor.
C’est une bonne métaphore, la boite à images. Enlil était le souverain,
gestionnaire du domaine pour la caste des Annunaki, gardien de l’ordre du
monde. Son petit frère Enki était plus remuant, a créé les humains (avec
Nimmah/Ninhursag) et s’est pris d’affection pour eux.
Dans la genèse biblique, il y a eu renversement : Enlil est
devenu Yahvé, souverain de l’Eden et de l’Univers, tandis que le serpent maudit
a séduit les humains. Ea, avatar d’Enki, était un serpent (source de vie, de
santé, de connaissances : le caducée).
On peut croiser aussi l’Eden avec le Jardin des Héspérides, une
histoire répandue par Hésiode avant la rédaction de la bible hébraïque, avec
des éléments nombreux de la première histoire dans la seconde. Simplement, il n’y a pas de pomme dans la
genèse biblique, qui n’existait pas au M.O. à l’époque, juste le « fruit
défendu ». Ce sont les peintres chrétiens d’Europe qui ont mis la pomme
dans les scènes de l’Eden, récupérée de l’arbre aux pommes d’or grec.
Ea est aussi le dieu de l’eau, l’élément naturel de la vie,
avec une continuité sémantique : ea, awa, ewe, devenu agua, comme Aigues
Morte en Occitanie. Eve une est récupération sémantique de même racine « source
vie ». Mais c’est juste une ravissante idiote, la mère de toutes les
femmes potiches, dévitalisée des fonctions telluriques de fertilité/fécondité, présente partout dans les mythes anciens, puisque c’est le dieu
masculin Yahvé qui a tout fait tout seul en 7 jours, boum.
Peut-être aussi que
le serpent de la genèse se sentait plus familier avec la femme à qui il a
proposé le fruit défendu, en pâle évocation du couple Enki/Ninhursag, mais pour
mieux débarrasser tout ça car il n’y a plus rien d’autre que Yahvé, dans le
monde et dans nos âmes, bonsoir de chien ! Pour rappel, Canaan, à l’époque
de la rédaction de la bible était polythéiste, chaque ville avait son « Baal »
(son dieu). Il y avait un gros nettoyage mental à faire pour attribuer aux
juifs la terre du Nil à l’Euphrate selon le serment divin.